Stratégies mutualistes

 Tout groupe humain prend sa richesse dans la communication, l’entraide et la solidarité visant à un but commun : l’épanouissement de chacun dans le respect des différences   Françoise Dolto

Dans le désert du Kalahari le Calao a mis au point une technique bien rôdée. Comme son bec ne permet pas vraiment de creuser dans le sol, et n’a pas la dextérité d’une rétro pelle, il a décidé de faire alliance avec d’autres espèces animales plus alertes que lui dans le domaine du « terrassement ». En échange, il pouvait offrir ses facultés d’observateur attentif qui ne craint pas les rapaces. Très rapidement le choix s’est porté sur la famille des mammifères et la mangouste naine en particulier. Capable de fouiller très rapidement dans le sol asséché, où au cœur des crottes d’éléphants, elle déniche de nombreux petits insectes et invertébrés. En échange, le Calao veille aux dangers venus du ciel et avertit au moindre mouvement étranger. C’est ce que l’on appelle une stratégie mutualiste à gain réciproque.

D’autres exemples situés dans le monde végétal procèdent de la même logique. On peut citer en vrac le myosotis qui protège par son parfum le framboisier, exposé à l’envahissement d’un ver blanc spécialement friand de ces baies rouges. Le fenouil qui protège les salades des limaces. L’odeur de ce dernier repousse les mollusques. La menthe verte ou poivrée repousse les pucerons noirs des rosiers, et les coccinelles jouent leur rôle de prédateurs. Appelée parfois compagnonnage, cette technique permet de minimiser l’utilisation de pesticide. Lorsque l’on sait que 90% d’entre eux sont synthétiques, on se demande bien pourquoi on s’en priverait.

Ces exemples ne ressemblent malheureusement que trop peu aux comportements humains qui tend plus souvent à éliminer l’autre à son unique profit personnel. Ce principe mutualiste ne serait-il pas une issue ?

Et si… au sein de mes équipes de projet, j’essayais de mieux combiner les compétences de chacun-e pour en retirer une plus grande efficience. Le choix des alliances n’étant pas anodine.