Protection mutuelle

La seule voie qui offre quelque espoir d’un avenir meilleur pour toute l’humanité est celle de la coopération et du partenariat

Kofi ANNAN 

 Et si nous récrivions l’histoire de David et Goliath ! Imaginez un être vivant capable de combattre un ennemi 18000 fois plus grand que lui. Cela voudrait dire qu’un être humain serait capable de résister à trois Airbus A380 à l’atterrissage. Incroyable et pourtant réelle au cœur de l’Amazonie. Là-bas, juste à côté des anciennes bases de Kourou, vivent des espèces de fourmis à découvrir. Plusieurs travaux d’entomologistes ont révélé l’existence des fourmis « velcroTM ». Les Azteca andreæ capables, tels de fidèles fantassins au service de leur Majesté le Cecropia, de le protéger contre les attaques de prédateurs très intéressés par la verdeur et la tendresse de ses feuilles. Leur technique de chasse est spectaculaire. Accrochées sur le bord des feuilles, elles attendent, à l’affût, qu’un insecte se pose. Puis l’attaquent en l’immobilisant. Alors, il est littéralement découpé vivant par des hordes de fourmis. Cet arbre, appelé « bois canon » par les Guyanais profite ainsi aux deux protagonistes. Magnifique exemple de symbiose et de coopération dans un monde des insectes beaucoup plus habitué à ce mode de fonctionnement sous la forme d’une organisation au profit de l’ensemble et non de l’individu.

Comment se fait-il que dans nos civilisations occidentales ce type d’organisation n’inspire-t-il pas plus les décideurs, les managers et les stratèges. Privilégier l’action collective au profit de la mission plutôt que de mettre en avant l’individu et son bénéfice immédiat ?

Cet exemple n’est pas unique dans le monde des fourmis puisque « les jardinières » et « les piégeuses » prônent le même esprit, s’associer pour se rendre mutuellement service. Les « jardinières » construisent avec des débris végétaux, des nids capables d’abriter de somptueux jardins suspendus dignes de Babylone. Les formicidés permettent ainsi à la plante de profiter de leurs restes de repas et d’excréments pour nourrir sa destinée. Différemment, « les piégeuses » disposent de sucre fourni gracieusement par la plante en échange de bons et loyaux services qu’elles offrent en confectionnant des tiges criblées de trous pour attraper les assaillants.

Et si… dès aujourd’hui, je prenais pour précepte que chacun peut apporter à l’autre ce qu’il a besoin et réciproquement.